Restaurants Mahajanga : 3 tables inévitables.

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Nous vous invitons dans cette page à découvrir trois bonnes tables majungaises. Une institution : Chez Mme Chabaud. Un classique, le Thi Lan… Et comme on est gourmand, un petit plus qui vaut vraiment le détour : le Kohinoor.

Aux grandes dames, les honneurs : Chez Mme Chabaud.

Un établissement de légende à Mahajanga. Dans une petite ruelle sombre entre la mairie et Mahabibo, ce restaurant de cuisine familiale vous transporte dans un roman d’aventures, un polar sombre au son fluet d’une amourette tropicale du siècle dernier. La nuit, il faut affronter une rue mal éclairée derrière des pousses-pousses qui s’ennuient. Une vague enseigne blafarde en face de la mosquée vous indique que c’est dans le coin. Quelques mètres et l’angoisse monte en voyant les ruelles se dessiner entre les maisons de cet arrière quartier non goudronné, cabossé et mal éclairé. À gauche, le vieil hôtel. À droite, le restaurant. Attention : en pleine saison, il est préférable de réserver. Il y a peu de tables.
Créé par Mme Jeannette Chabaud mère, le restaurant a été repris par sa fille Christiane qui assure la continuité avec brio depuis plus d’une dizaine d’années. Elle réceptionne, vous accueille, prend les commandes, prépare en cuisine avec des aides cuisinières et vous sert à table. Une bosseuse, mais c’est à ce prix qu’elle perpétue une belle tradition de la cuisine gastronomique majungaise.
Mise à l’aise, nous nous laissons tenter par un cocktail de référence : le fameux Pinacolada. Surfait sur tous les bars du monde à grand coup de mauvais jus d’ananas et de poudre de coco mal dosée, ici, back dans une ambiance corsaire limite Bounty : rhum bien sûr, mais jus d’ananas frais et lait de coco (noix de coco fraîche râpée dans laquelle on passe de l’eau pour saisir les arômes). Bref, du brut, de l’authentique, pas noyé dans le sucre, glacé à point… une merveille. J’ai redécouvert le plaisir de ce fabuleux cocktail ce soir-là. Divin !

Pour entrée en matière, nous nous laissons tenter par la découverte avec des escargots de mer au beurre d’ail nouveau (12 000 Ar – 4 Euros env.). Une belle assiette nous met en appétit. Bonne texture, beurre d’ail pas trop présent, juste à point. La promesse est là. Originalité et saveurs dans la simplicité. Pour le plat, je fais confiance à Christiane (la patronne) qui me propose de la raie au beurre noire et câpres (16 000 Ar – 6 Euros env.). Nous nous laissons tenter une fois de plus, animés par la rareté : il n’est pas courant de manger de la raie à Madagascar. Ce n’est pas qu’il en manquerait, au contraire, mais, je ne sais pourquoi, on ne trouve se met quasiment nulle part en restaurant. Et là aussi, banco! Tout y est : fragrances, goût, harmonie, douceurs… Ça fond sous la bouche. Une réussite. J’adore.
À la carte également ce jour-là : carpaccio de zébu, rillettes de sanglier, crabe farci ou gratin d’algue aux crevettes… Escalopes de thon, calmer à l’encre… de la sarcelle rôtie, magret de canard, côte de mouton ou civet de sanglier. On se croirait à un festin de grands seigneurs au moyen-âge. Et j’en salive encore.

On recommande absolument. De toute façon, passé à Mahajanga sans manger au moins une fois chez Mme Chabaud, ça ne se fait pas. Alors, allez-y et savourez sans retenu.

Tél. Chez Mme Chabaud : 020 62 233 27.

Thi Lan, le viet de la Corniche.

Un autre établissement qui a su se faire une place d’incontournable dans la cité des fleurs. Sur la corniche, un peu avant l’ancien hôtel La Piscine, le lieu se remarque facilement à la tombée de la nuit : d’autres restaurants autour, un nid de lumières, pas mal de voitures garées.

Le canal du Mozambique s’offre à vous en bord de route. De l’autre côté, une villa de style coloniale en béton avec grande terrasse qui inspire à la rêverie. Rentrez dans la cour, montez sur la terrasse et admirez la vue. On imagine les anciens propriétaires sirotés un apéritif ou un vin blanc frais sur la terrasse en contemplant le couché du soleil sur le phare de Katsepy avec les derniers boutres qui rentrent au port.
Grandes terrasses justement, grande salle, donc de la place, mais si c’est toujours bondé. L’avantage du lieu : un large choix (cuisines de d’inspiration vietnamienne, malgache et européenne), et un très bon rapport quantité-prix. Les plats peuvent friser les 20 000 Ar, mais vous en avez dans l’assiette. Le défaut du lieu est dû à son succès. C’est peut-être un peu long. Mais prenez votre mal en patience. Vous êtes mis à l’aise et très bien accueilli. À prêt tout, en vacances, l’idéal est de prendre son temps, quitte à se laisser aller à deux cocktails apéritifs au lieu d’un :).

Thi Lan n’est pas un restaurant gastronomique coincé. On plus proche de l’ambiance familiale propre à la brasserie. Mais je vous recommande sans retenu le plateau de nem pour son côté ultra convivial : on vous apporte un plateau avec différents ingrédients cuits : émincées de poulet, bœuf, crabes, crevettes…. Des feuilles de pâte de riz, tige d’oignon vert et coriandre fraiche. et… ??… VOUS COMPOSEZ VOUS-MÊME VOS NEMS ! Top… Toute la famille s’y met… On mélange tout quitte à sacrifier un peu l’esprit gustatif, mais on s’amuse à faire ces nems. Ça détend tout le monde. Les enfants adorent. Nous aussi.
Plateau de fruits de mer qui ressemble plus à une salade crudité avec crevette, poisson… c’est sympa, mais ne vous attendez pas à ce qu’on appelle « plateau de fruit de mer » sur les rives de la côte basques ou de certaines brasseries parisienne. On n’est pas à La Taverne sur les champs. Du vin au pichet à petit prix. Genre Argentin. Ça le fait quand on a pas envie de se ruiner. Moi, j’ai apprécié. Un blanc, bien frais a fait magiquement l’affaire.
En conclusion, on aime, et re-aime. Plein de d’autres plats à déguster. Et ce que j’ai vu passé chez nos voisins de table faisait envie. Reste un peu à comprendre sur tous ces plats inconnus, comment fonctionne la carte pour être sûr de ne pas se tromper.

RESTAURANT THI LAN
2 Rue Marius Barriquand
La corniche
401 Majunga
MADAGASCAR
Phone:


email:
http://www.restaurant-thilan.com/

Le Kohinoor, le p’tit déj au Khimo.

Juste un petit dernier pour terminer sur une note optimiste : Le kohinoor, Mahajanga Be. Un peu difficile à travers pour les novices, cet établissement tenu par une de ces familles d’immigrés indiennes du début du siècle dernier a gardé quelques bonnes recettes de maison. Le Kohinoor est connu pour ces jus de fruits, et ces yaourts maisons. Immanquable également. Mais, le must à mon goût est le fameux Khimo : plat d’origine indienne, à base de viande hâchée, sauce tomate, une patate cuite à l’eau. On l’asperge de jus de citron et on en prend une bonne bouchée à l’aide d’un morceau de pain frais pour saucer. Ne pas oublier de croquer dans un piment vert du jour. C’est divan. C’est mon petit-déjeuner préférer à Majunga. Fondé par le grand-père, le père a su préserver la tradition. Les derniers descendants semblent moins intéressés par ce petit restaurant de quartier. Je crains malheureusement que ce Kohinoor là, n’appartienne bientôt au souvenir. Le plus tard possible espérons-le.

Avertissement : cette article est basé sur une visite à Majunga en mai 2014. Dans la restauration à Madagascar, tout peut évoluer très vite : changement de propriétaire, de cuisinier… ou simplement arrêt de l’établissement. Merci de vérifier par vous-même et n’hésitez pas à nous tenir informer en laissant un commentaire, si vous constatez des évolutions significatives ou si vous confirmez nos propos.

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