« Paris outragé, Paris brisé, Paris martyrisé… » lançait fièrement le Général De Gaulle pour annoncer la libération de Paris en août 1944. Paris, ce samedi 14 novembre, se réveille dans un paysage de guerre. Les tristes décomptes macabres s’enchaînent dans les médias. Cette nuit du vendredi 13 n’a pas porté son lot de chance. Tout commençait portant si bien avec un match de foot France-Allemagne, un jeu pour seul affrontement, comme un symbole du vivre ensemble et d’y prendre du plaisir. La haine a brisé la vie des innocents.
Le plus important attentat jamais subi par la France.
Les derniers chiffres sont effroyables : 120 morts et plus de 220 blessés, dont 80 dans un état grave. Tout a, semble-t-il, commencé durant le match de foot France-Allemagne. Deux premières explosions de kamikazes aux alentours du Stade de France. Le public ne réagit pas à ces déflagrations, croyant à une explosion faite par des supporters. Le Président François Hollande, qui assiste au match est, lui, immédiatement ex-filtré vers le ministère de l’intérieur français. Il fera une déclaration officielle dans la soirée après avoir fait le point sur les différents autres attaques dans la capitale française. L’état d’urgence est déclaré. 1500 militaires arrivent en renfort pour sécuriser la capitale, le contrôle aux frontières rétablis.
Six attaques quasi-simultanées dont la plus meurtrière à la salle du Bataclan durant un concert. Après avoir ouvert le feu dans le théâtre, les terroristes ont effectué une prise d’otage. Après l’assaut de la police, trois des quatre assaillants se sont fait exploser. Le quatrième a été tué. Un premier bilan parle 82 morts.
Dans le 10e arrondissement, à l’angle de la rue Bichat, un homme ouvre le feu – depuis une voiture selon un témoin – sur le bar Le Carillon, puis sur le restaurant Le Petit Cambodge. Douze à quatorze personnes décédées et dix blessés.
Avenue de la République, quatre morts, onze blessés. Rue de Charonne, déjà tristement célèbre, deux tireurs font feu. Dix-huit personnes décédées. Pour la brasserie proche du Stade de France, on compterait quatre morts. Boulevard Voltaire, un kamikaze se fait exploser sans faire de victime. rue de la Fontaine-au-roi, un homme en scooter tire sur la brasserie Le Phare du Canal. Cinq personnes mortes.
L’horreur, une fois de plus, prend le masque de la lâcheté. L’acte organisé et prémédité fait froid le dos.
Qui derrière ce carnage ?
Des témoins parlent. Les terroristes auraient évoqué la Syrie et François Hollande. À cette heure, rien de sûr. Tout doit être vérifié bien sûr. Mais, à quelques jours de la Cop 21 pour laquelle les principaux chefs d’État du monde sont attendus, on peut penser que la date n’est pas choisie au hasard. Après Charlie Hebdo, encore un symbole fort dans la ligne de mire. « Vous nous attaquez chez nous – semble-dire les hauteurs du carnage – nous porterons la guerre dans vos maisons ».
Les méthodes et, notamment, les kamikazes se faisant exploser, signent presque ces attentats tragiques. Les extrémistes islamiques et Daesh sont déjà évoqués. On ne voit d’ailleurs pas bien quelle autre organisation dans le monde peut en vouloir à la France au point de commettre un pareil massacre planifié.
Les incidences sont nombreuses : dorénavant, la guerre sera portée partout. Dans toutes les villes du monde, on peut s’attendre à des actes similaires. C’est le message des terroristes. L’éternel politique de la terreur. On va pouvoir s’attendre, partout, à un renforcement des lois et des moyens pour assurer la sécurité. Les libertés individuelles mise de côté face à l’effroi.
À Madagascar, sur les réseaux sociaux en particulier, beaucoup de réaction de soutien à la France dans ces heures tristes. Nous nous associons à ces réactions de solidarité et d’émotions face au drame vécu par Paris. Avec une pensée particulière aux victimes et aux familles et proches des victimes de ces actes barbares et injustes.
Nous citerons pour exemple, l’anecdote d’un psychologue appelé sur les lieux du drame qui raconte son soutien à un homme qui a vu sa femme mourir au bout de ses bras. Le réconfortant, le psy lui expliquait les mots pour expliquer à ses enfants, probablement encore dormant dans leur maison, cette vie brisée.
Nous ne pourrons pas nous empêcher de nous élever contre certains « irresponsables » qui lancent des « bien faits » ! ou autre « je m’en fous », clamés comme une lâche rebellion de pacotille, en amalgamant le problème des îles Éparses et les effroyables scènes de morts dans les rues parisiennes de cette nuit. Sachons, s’il vous plaît, faire preuve de discernement et ne pas tout recentrer autour de notre propre petit nombril.