Avec « Un zébu léchant les pierres », Laurence Ink nous régale d’un recueil de nouvelles. Madagascar est le champs d’action de ces pastels au trait sobre. Le quotidien agit comme un révélateur. Mais il ne donne pas de leçon. L’observateur, c’est vous, comme l’idée que vous pouvez en avoir. L’impudeur est, uniquement, dans le délice contrarié d’une ingérence à l’insu de l’acteur. Vous entrez dans ces courtes histoires avec un souci : ne rien déranger.
Écrire à Madagascar.
À Madagascar, l’heure n’est pas à la culture. La littérature ne fait pas recette. Aucun grand rendez-vous télévisé pour valoriser les créateurs, ou presque. Les mots n’ont pas d’écho. Les maux nous indiquent le fond. Les plumes ont des allures d’arbres silicifiés : belles mais mortes. Souvent détournées de leur état premier au profit d’une fonction usuelle bien éloignée de leur vocation. Oreillers de plumes préférés à l’envol des textes. Exception faite des réseaux sociaux devenus un déversoir de rancœurs faciles dans lesquelles chacun pense que son avis est fondé par le nombre de « Like« . On m’aime donc j’ai raison.
Écrire est un défi. Laurence Ink relève le défi par passion. Ce recueil de nouvelles relève du plaisir des mots. Cela se sent à chaque page engloutie. Chaque histoire terminée, une logique vous rattrape pour prolonger votre pensée. On aimerait parfois en savoir plus, connaître une suite. Nous nous attachons à chaque personnage. Ils prennent vie en nous entre possible et vécu, désir et souvenir. Ces nouvelles sont autant de tartes aux pommes de nos mamans : on aimerait bien en prendre plus, mais le plat est fini. C’est bien ainsi. Nous sommes heureux du plaisir et attendrons avec envie, la prochaine fois.
Lire à Madagascar.
Il faut le dire. L’esprit n’est pas à la lecture quand on vit dans les rues agitées d’Antananarivo ou brisé par la chaleur lourde de nos villes de provinces. Avez-vous déjà rencontré quelqu’un qui vous parle d’un livre qu’il aurait lu récemment ? Non. Avouons-le : c’est rarissime. Il n’y a, pour le littéraire, ni engouement, ni mode, ni actualité.
« Les jours se lèvent et je demeure » À l’ouest, rien de nouveau. Pas d’auteur qui déchaîne les passions parce que peu de lecteurs. Les saisons se suivent laissant les livres à la poussière sur les bibliothèques des plus fortunés. Oui, ça fait bien d’avoir une bibliothèque.
C’est étrange mais, quand on rencontre quelqu’un qui nous parle d’un livre qu’il est en train de lire, on l’entend d’une oreille étourdie, se demandant même s’il le lit vraiment ou s’il veut se donner un genre. On se dit que, de toute façon, il ne le finira jamais. Et d’ailleurs, on n’en entend plus parler par la suite.
« Un zébu léchant les pierres » est donc idéal pour nous. Chaque nouvelle se lit rapidement. Rien à réfléchir. Juste se laisser faire comme un bain de soleil. Cela fait bien longtemps que vous n’avez pris du plaisir à égréner les pages. Ce recueil est pour vous. Vous retrouverez le goût de finir chacun des récits. Vous serez conquis par l’envie de découvrir la prochaine aventure. Pas besoin d’affronter un pavé lourd et interminable. Rien que du plaisir des mots. En taxi ou taxi be, sur une terrasse ou dans un bain, à côté d’une assiette de ravitoto coco à 67 hectares ou dans un café branché de la capitale dans l’attente d’un ami, ce livre est un compagnon d’évasion parfait. C’est délicieux. À la chute de certaines nouvelles, un sourire, une émotion vous échappera. Nous ne sommes pas ici dans la gravité du donneur de leçon. C’est un livre de jour. Celui des instants perdus que nous meublons d’une seconde vie. Quelques secondes suffisent pour s’immiscer dans la vie d’un autre, sans le juger ni se croire autorisé d’avoir un avis.
Il est à partager pour mieux faire connaître Madagascar d’une autre manière qu’entre un lémurien et une pirogue. On regrettera peut-être que certains termes malgaches ne soient pas expliqués. Pour nous, habitants de l’île, cela ne posera aucun problème. Au contraire, nous y retrouverons beaucoup de notre quotidien. Pour un français, par exemple, ne connaissant pas le pays, il sera certainement un peu désorienté à rencontrer un « famadihana » ou un « joro » sans plus d’explication. Vous prendrez sans doute alors un grand plaisir à lui expliquer de quoi il retourne. Vous serez le guide. Un zébu léchant les pierres, c’est aussi une autre façon d’offrir un voyage au cœur de Madagascar.
Laurence Ink vit à Belo sur mer et s’occupe d’un hôtel en bord de mer : L’entremer. Idéal pour se ressourcer. Laurence vous fera découvrir la région avec passion.
Interview Laurence Ink.
– Laurence Ink, vous êtes arrivée à Madagascar en porte-conteneur, nous dit votre biographie. Après douze années au Québec, vous débarquez donc sur nos côtes. Pourquoi Madagascar ? Dites-nous en plus s’il vous plaît, sur ce voyage en bateau cargo ?
Après ces années passionnantes du Québec, en grande partie vécues dans le Bois (en grande forêt), et la rédaction de deux livres, j’ai eu envie, besoin, de me confronter à d’autres réalités, de générer d’autres inspirations puisque mon écriture puise non dans le passé, mais dans des émotions du présent. J’hésitais entre l’Afrique et l’Asie, pour un ailleurs de culture après l’ailleurs de nature, et c’est mon éditeur (Bernard Fixot, qui avait pris le relais de mon bien cher ami Robert Laffont) qui m’a orientée sur Madagascar (et aidée en soutenant mon projet de roman qui est devenu Chants de corail et d’argent). Mais le saut Forêt québécoise / Antananarivo, même avec un intermède parisien, me semblait surréaliste. Un ami m’a mise sur la piste d’un voyage par mer, ce qui correspondait de plus à mon projet de roman, et de fil en aiguille, de contacts en réseaux, j’ai pu trouver la possibilité de ce voyage en porte-conteneur. C’était une idée géniale. Car outre le voyage en lui-même, avec ses longues journées d’isolement maritime, ponctuées de rapides repas au mess (j’étais la seule passagère) et de visite en salle de pilotage, et quelques escales inoubliables comme celle de Mahé, l’arrivée à Tamatave a été magique. J’étais déjà dans un autre rythme, une nouvelle approche du monde, aussi bien intellectuellement que physiquement. J’étais entièrement disponible pour la découverte.
– Pourriez-vous nous parler de votre rencontre avec la culture malgache. En tant que voyageuse, qu’y avez-vous trouvé de particulier, ou quels peuvent être les points de raccord avec d’autres univers socio-culturels que vous avez traversés ?
En dehors du Québec et de Madagascar, je n’ai pas beaucoup voyagé ! Douze ans, puis quinze ans, cela occupe une grande partie de vie ! Aussi, est-ce difficile pour moi de faire des rapprochements ou des comparaisons. Ce qui est sûr, c’est que pour un Européen, s’il se donne la peine d’y être attentif, l’univers culturel malgache est un choc, un bouleversement, une totale remise en question de sa propre vision du monde. Il faut oser admettre qu’il n’y a pas qu’une réalité, oser se laisser bousculer, déranger, intriguer, charmer, décontenancer, choquer même parfois. Et accepter qu’il n’est pas possible de tout comprendre. La culture malgache est un melting pot, mais d’une profonde originalité.
– Dans votre biographie, il y a noté « membre correspondante de l’Académie Malgache ». Qu’est-ce que cela veut dire exactement ?
L’Académie malgache m’a fait l’honneur, après la publication des Lettres de Madagascar, de J. Paulhan dont j’ai assuré l’édition, et ma participation à l’établissement des Oeuvres complètes de J.J. Rabearivelo, de me nommer « membre correspondant ». Cela signifie – et j’ai tout à fait honte d’en être si peu digne – qu’en tant qu’observateur averti, je dois contribuer à enrichir la connaissance et le champ d’études de l’Académie par mes contributions. L’intention y est, en particulier pour des études plus particulières sur la culture vezo où je suis immergée, mais le manque de temps ne m’a pas encore permis d’apporter ma petite pierre à ce grand édifice. Que les Académiciens m’enlèvent la faute ! J’accumule actuellement beaucoup de réflexions, de lectures, et d’observations qui un jour, je l’espère, trouveront à s’écrire.
– Quel lien, quel soutien, … quel rapport entretenez-vous entre l’écriture et votre vie investie à croiser la différence ? Un besoin presque didactique de partager le vécu, ou une émotion intime avec le réel qui vous pousse à vous libérer par le livre ?
J’irais davantage vers cette idée d’émotion intime. J’écris avec le sentiment d’être une caisse de résonnance que la différence emplit d’échos, échos que je cherche à retranscrire. Comme si ce qu’il y a d’unique dans cette rencontre entre une réalité (véritable ou imaginaire) et une sensibilité était ainsi sauvée de l’oubli. Et partagée.
– « Un Zébu léchant les pierres » est un recueil de treize nouvelles et également le titre de l’une d’elles. Une centaine de pages de courtes histoires, de tranches de vie à Madagascar. Pourquoi préférer le genre littéraire « nouvelle » plutôt que le roman pour ces mises en scène du théâtre de la vie ?
Ce sont en fait mes premiers pas dans le genre. L’incitation est venue d’Alexis Villain, alors rédacteur en chef de No Comment, mais également d’une nécessité d’écrire, de décrire, des fragments de ce grand vitrail qu’est la culture malgache, alors que je n’avais pas beaucoup de temps, sur la durée, pour me lancer dans un projet romanesque. Cela m’a permis aussi d’exploiter beaucoup d’observations, de sensations, très disparates, qui n’auraient pas trouvé leur place dans un roman. Et puis, la nouvelle oblige à une distanciation qui est très intéressante à explorer : il faut transmettre une intensité rapidement, dès les premiers mots, et en quelques pages, créer une atmosphère, un univers. J’ai été notamment très marquée par une nouvelle de Salinger, dans son recueil Un jour rêvé pour le poisson-banane où la chute, non explicite, est d’une extraordinaire puissance dans l’évocation d’une trahison.
– Ces contes de la vie contemporaine à Madagascar offrent une palette de vécus, d’individus confrontés à des moments ordinaires, mais déterminant d’une réalité et des paradoxes, ou contradictions apparentes, du quotidien sur l’île. Le prêtre et sa faiblesse d’homme, la jeune fille dont l’espoir attend un cœur à l’aéroport,… On a tous, à Madagascar, un jour entendu parler de ce type de réalité, ou y avoir été confronté d’ailleurs. Vous avez l’adresse de ne pas être dans la critique ou la dénonciation. Libre au lecteur de se construire une opinion s’il le souhaite. Pourquoi ce choix qui pourrait, pour certains, manquer d’engagement ?
J’ai toujours essayé, et j’essaie tous les jours, de comprendre des réalités qui ne sont pas les miennes dans une attitude de bienveillance et de neutralité. Ce qui m’intéresse, c’est justement pourquoi, comment l’Autre, dans SA vérité à lui, agit, pense, voit le monde. Évidemment, il y a certaines limites que je ne saurais franchir. Je ne pourrais pas par exemple tenter de décrire, de l’intérieur, ce que peut ressentir un pédophile, ou un assassin, parce que ces émotions-là me sont par totalement étrangères, qu’elles provoquent en moi un rejet. Mais dans mes nouvelles, je n’évoque que des sentiments trop humains. Comment pourrait-on juger ? L’engagement doit être, mais pour des causes de justice, de protection des plus faibles. Si l’on commence à exiger des êtres parfaits, sans contradiction, sans fragilité, sans ambiguïté, on sera vite transporté dans un monde étouffant, géré par le politiquement correct qui nous menace aujourd’hui.
– Ces nouvelles sont un peu un hymne à l’éloge du non-dit. Vous n’êtes pas dans l’explication des choses, ni dans le pourquoi. Vous êtes dans le récit, sans emphase, le parcours de ce qui est. En cela, vous vous inscrivez dans un des fondements de la culture malgache : éviter la confrontation au profit de l’absolution. Ne pas mettre sur la table, les choses qui dérangent ou qui peuvent vexer. Pensez vous que le rôle de l’artiste n’est plus d’être dans l’engagement, mais dans le témoignage ? Ou que raconter est déjà une forme d’action, que l’artiste n’est pas dans son rôle quand, comme Zola, il crie « J’accuse » ?
Zola, avec J’accuse, agit en tant qu’intellectuel. En tant que tel, oui, nous sommes amenés à intervenir, à prendre parti, à éventuellement dénoncer. Et je ne manque pas de le faire lorsque quelque chose me choque, encore dernièrement sur ces bateaux de pêche qui à quelques kilomètres de Morondava raclent consciencieusement les fonds, sous prétexte de pêche de crevettes. Mais en tant qu’écrivain, je n’ai envie que de faire ressentir. Amener le lecteur à aller au-delà des idées toutes faites, des opinions à l’emporte-pièce. C’est certainement mon immersion en terre malgache qui a développé plus encore chez moi ce goût de l’observation que j’ai depuis l’enfance. N’est-ce pas fascinant de percevoir ces milliers de regards qui m’entourent et voient autre chose que ce que je vois ? Les milliers de trajectoires, de destins différents. En vieillissant, comment ne pas sentir qu’il aurait parfois fallu d’un rien pour que sa vie prenne une tout autre trajectoire ? Et puis naître ici plutôt que là, aujourd’hui plutôt qu’hier, pour n’être finalement qu’une éphémère étoile. Parmi tant d’autres.
Ecrire (et lire), c’est se donner l’illusion de vivre plusieurs vies. Mais pour percevoir cette multiplicité, il faut beaucoup d’humilité, de silence. Et un brin de rêve ou d’imagination pour tenter de se glisser, un court instant, dans la peau de quelqu’un d’autre. Qui, lui aussi, serait dans l’authenticité de son point de vue.
Oui, certes, la culture malgache aime le non-dit. Mais ma pratique du non-dit, dans ces nouvelles, n’est pas seulement un reflet de cela, c’est aussi simplement un respect des êtres. Une tentative pour les comprendre. Ce qui ne veut pas dire adhérer à leurs actes, à leur motivation. Simplement percevoir les mécanismes qui les ont fait agir, ou réagir.
– Cet éloge du non-dit est presque poussé à son paroxysme puisque vous prenez soin de ne pas présenter les acteurs des nouvelles, en ne précisant pas, par exemple, s’ils sont malgaches ou d’origine étrangère, vivant à Madagascar. Cela donne un aspect humaniste très intéressant parce qu’on ne colle pas d’étiquette sur les personnages. Mais également, et peut-être de manière plus dérangeante, vous ne traduisez pas, ou ne donnez pas d’explication des mots ou expressions malgaches que vous utilisez. Un lecteur francophone, par exemple, qui ne connait rien à la langue ou culture locale, ne risque-t-il pas de perdre une partie de la compréhension de ces histoires ? Pourquoi ces choix ?
Je ne me suis même pas posée la question de savoir s’il fallait décrire ou non les personnages de mes nouvelles. Le choix – instinctif – de la neutralité dans l’observation que j’ai cherché à développer ici l’impliquait. Je ne voulais pas que le lecteur m’entende moi, l’auteur, mais qu’il écoute une histoire, qu’il perçoive la petite musique d’autres vies. Cela certes génère une impression d’étrangeté. La même remarque m’avait été fait pour les premiers chapitres de Chants de corail et d’argent. De toutes manières, l’Autre est une énigme, même s’il s’agit d’une personne proche. Tout comme pour moi, demeure une énigme la culture malgache, même si je pense en comprendre aujourd’hui certains aspects. En revanche, oui, il aurait été judicieux d’expliciter dans un glossaire en fin de volume les termes malgaches employés. Glossaire qu’en général aucun lecteur ne consulte, mais qui a le mérite d’être là. Cependant, j’ai tenté, parfois sans réussir peut-être, de donner un contexte suffisamment explicite au lecteur non familiarisé avec les termes malgaches afin qu’il se sente certes en terre étrangère, mais sans être perdu.
– Pour finir, et tout en vous remerciant d’avoir pris le temps de répondre à nos quelques questions, pourriez-vous nous racontez votre choix de vie à Belo sur mer avec la construction et la gestion de votre hôtel : Entremer ?
D’une part, je n’ai jamais été très « ville », même si des capitales comme Paris, Montréal, ou Antananarivo, présentent indéniablement des sources d’inspiration multiples. Mais j’en suis vite étourdie, et j’ai le sentiment d’y perdre mon propre fil, dans cet enchevêtrement d’existences. La grande Nature, le Bois au Québec, la mer à Belo sur mer, sont pour moi des immensités de respiration. Encore aujourd’hui, après quatre ans de travail à Belo, et parfois de rudes journées, je continue à avoir un sentiment de grande plénitude simplement en levant la tête vers un ciel superbement étoilé, en écoutant l’appel des oiseaux dans la lagune, ou en regardant les boutres développer leurs voiles au petit matin sur une mer limpide, en observant les pirogues vezo prendre le large.
Par ailleurs, comme je l’avais fait au Québec avec ce qui s’appelle là-bas une pourvoirie, j’aime créer dans des lieux isolées des espaces de bien-être, de retour à soi, de partages. C’est toujours un vrai bonheur pour moi de voir nos clients s’émerveiller de ce qui les entoure. Et tant de belles rencontres ! Loin des bruits de la ville, des enfermements sociaux, professionnels, la parole se fait plus vraie, l’humain apparaît, dans l’échange.
Troisième attente de ce choix de vie : plus de temps pour écrire. Mais là, c’était bien méconnaitre les exigences d’une tenue d’hôtel !
– Des projets d’avenirs ? En cours ou à l’étude ? Un message particulier que vous souhaiteriez faire passer à nos lecteurs ?
Le jour où je n’aurais plus de projets, il faudra que mes proches s’inquiètent. Ou préparent mon enterrement ! Ces projets sont actuellement multiples, beaucoup tournent autour de l’hôtel et de la manière dont nous pouvons rendre ce lieu encore plus ressourçant et riche pour nos vahiny. Mais aussi autour de l’écriture. Je sais qu’il faudra, parce qu’il s’agit d’un besoin vital, que je reprenne le clavier ou la plume. Sous quelle forme ? Je n’en sais rien. Mais l’écriture donne un sens primordial à ma vie.
Quant au message que j’aimerais faire passer ? C’est un peu présomptueux, mais s’il en est un, ce serait d’être ouvert au monde, malgré les difficultés, malgré les colères quelquefois, malgré tout ce qui ne va pas bien. Car de là naît la joie de vivre. Et même si aujourd’hui, ce magnifique pays de Madagascar traverse une période morose, continuons à y croire et ne jetons jamais l’enfant avec l’eau du bain.