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JIRAMA : le prix va doubler

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Le communiqué de la Primature vient juste de tomber. « Réunion de suivi sur la Jirama« , nous dit le titre anodin. Sauf qu’à bien le lire, une info très claire apparaît à la fin : la Jirama devrait doubler (ou presque) son prix du kwh. Seule incertitude : quand ?

Déjà huit agents en prison.

Le cabinet du Premier ministre nous annonce que huit agents de la Jirama on été pris en flagrant délit d’infraction et sont à la prison d’Ambalatavoahangy à Toamasina. Le communiqué ne précise pas quelle est l’infraction, quand ils ont été jugés et pourquoi. Ni l’ampleur exacte de la sanction. Espérons toutefois que ces huit agents ne servent pas d’alibi. Nous doutons que le déficit de la Jirama proviennent de huit petits agents en province. Dans cet audit de la Jirama, le problème n’est pas de quelques dizaines ou centaines de litres de gasoil volés, mais d’un déficit abyssal. Le communiqué ne précise pas quelle est l’infraction, quand ils ont été jugés et pourquoi.

La vérité des prix.

Là où cela devient plus inquiétant est quand le communiqué pose le problème de la vérité des prix. « La question à laquelle il faut absolument trouver une réponse est simple : «Combien coûte en litre de gasoil 1 kwh» ? 

La réponse est donnée : pour produire 1 kwh il, faut 664 ariary, hors le prix à la vente est de 372 ariary ! Quasiment deux fois moins. Petite pique au passage au régime de la transition, puisque la cellule de communication précise qu’ « aucun ajustement tarifaire n’a été effectué depuis 2009″.

Puis d’annoncer : « il faut éviter que la population sorte du traumatisme des délestages pour tomber dans un traumatisme des prix »… Mais de continuer : « il faut également que cette vérité des prix profite immédiatement à une vérité de la qualité du service.«  Adroits éléments de langage de professionnel de la communication qui peut se traduire par : le prix va augmenter pour rétablir la réalité des prix et la rentabilité de la Jirama, mais, pour faire avaler la pilule, on annonce un service meilleur.

Nous ne savons pas pour vous, mais nous avons déjà l’impression de payer très cher l’électricité pour un service absolument pitoyable. Pour rappel, une villa bourgeoise à Madagascar (location de 1M à 3 M), avec machine à laver, TV, ordinateur, frigo, congélateur, a une facture mensuelle de 250 000 à 500 000 ariary. Soit une moyenne de 150 Euros environ. Pour comparaison, à La Réunion, une maison comparable paye environ 60 à 90 euros par mois. Le prix de vente du Kwh à La Réunion est de 0,13 Euros pour 1 kwh soit 390 ariary. À ce prix, EDF Réunion gagne de l’argent. Pourquoi l’électricité à Madagascar devrait-elle coûter deux fois plus cher ? Serions-nous deux fois plus riche ?

La faute, on la soupçonne :

  1. mauvaise gestion,
  2. persistance à installer des installations à gasoil,
  3. réseaux qui n’est pas dans le meilleur état,
  4. système électrique dans les maisons parfois hasardeux.
  5. corruption.

Les solutions, sans être expert  :

  • privatiser la Jirama, la confier à des professionnels.
  • mise en place d’un programme de production électrique qui baisse le prix du kwh et assure l’indépendance de l’île (hydroélectrique, solaire, éoliennes etc) ; mise à la réforme des anciennes centrales à gasoil.
  • favoriser l’installation de solutions alternatives chez les particuliers en les détaxant (accès au solaire moins cher par exemple pour des installations individuelles) ;
  • optimisation du réseau.
  • normalisation des installations électriques.
  • lutte efficace contre la corruption : sanctions exemplaires.

 La faute n’est pas au Premier ministre ni à son cabinet de communication. On peut au moins leur rendre hommage pour leur volonté d’être sincère et de dire la vérité. L’intention est louable et à souligner. Mais à part l’augmentation inéluctable de l’électricité (reste à savoir quand et comment), pourquoi les véritables solutions ne sont pas mise en œuvre immédiatement ? Va-t-on passer un Président de plus qui se contentera d’afficher comme une victoire l’achat d’un nouveau groupe électrogène à gasoil ?

 

Tags , , , Premier Ministre, Primature, prix

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3 Comments

  1. Soso said:

    D’accord pour toutes les solutions proposées sauf la privatisation. Voyez juste le cas de Telma ou des compagnies pétrolières malgaches. Résultat de la privatisation: Madagascar est parmi les très peu de pays qui payent cher la communication. Car l’Etat ne peut plus réguler et les opérateurs privés s’entendent sur le prix appliqué. Et toute la population est prise en otage au final et paie très cher.

    J’ajouterai parmi les autres bonnes solutions que vous avez proposé: la transparence de la gestion au public par l’obligation de rendre compte au public l’état financier du JIRAMA et les bénéfices/pertes chaque mois ou chaque trimestre au pire. Cette pratique de transparence est courante chez les entreprises mutualistes ou même celles du CAC 40 dans l’objectif de renforcer la confiance mutuelle entre adhérents/actionnaires.

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    • dwizernewsdwizernews said:

      Merci Soso… toujours autant de pertinence et d’analyse. On vous adore :)
      Pour notre part, on considère qu’au contrainte Telma est un très bon exemple. Si Telma n’avait pas été privatisée, elle n’existerait probablement plus maintenant. D’une entreprise poussiéreuse et sans compétence face aux défis technologiques, elle est devenue une très belle entreprise, peut être un des fleurons de l’industrie malgache avec la Cie Vidzar-Dzama.
      Selon nous, privatisation devrait impliquée aussi fin du monopole, et laisser, à l’image de la téléphonie, plusieurs entreprises proposées des services de fourniture de l’électricité.
      L’état pourrait imposer une charte de services publique, garder des parts importantes pour en conserver une part de contrôle et des bénéfices. L’état pourrait s’investir dans de grands projets comme de grands barrages hydroélectriques, des centrales solaires ou éoliennes… et bien d’autres solutions… et revendre l’électricité à ces sociétés, éventuellement.
      Garder à l’esprit qu’avant la venue des grandes sociétés de téléphonie, très peu de gens avait le téléphone. Maintenant, tout le monde à au moins un téléphone, et bien souvent plusieurs pour pouvoir jongler avec les tarifs des opérateurs.

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      • Soso said:

        Vous avez raison sur le fait que tout le monde a aujourd’hui un téléphone et le prix de l’équipement a baissé. Mais cette baisse de l’équipement n’est pas liée aux opérateurs qui fournissent des services. Il faut juste faire la différence entre équipement (matériel) et services. Le prix des équipements matériels baissent au fil du temps même si les fonctionnalités et leur puissance ne cessent d’évoluer (loi de Moore).

        Concernant les tarifs de téléphonie ou d’internet, nous avons le tarif le plus cher de la planète compte tenu de notre pouvoir d’achat, voire même par simple comparaison de tarif. 5 000 Ar (équivalent de 2 euros) permet au max. de communiquer 15 min chez nous alors qu’en Europe, la même somme permet de téléphoner pendant 1h (chez Free en France par exemple). Alors que les Français gagnent 15-30 fois plus qu’un Malgache. Je n’en parle même pas d’internet: l’illimité à Madagascar équivaut à 1 mois de salaire moyen alors qu’en Europe, le tarif équivaut à 2% du SMIC.

        Tout ça pour dire que la privatisation des grandes industries n’apporte pas du tout des avantages pour notre pays. C’est vrai que les privés pourront mettre en place des infrastructures (backbone, barrage,….) mais profit et ROI obligent, il faut répercuter le prix de ces investissements aux consommateurs. Alors que pour l’Etat, il reste juste à améliorer l’existant car une bonne partie des infrastructures sont déja en place (les prix sont même déjà amortis).

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