Aylan Kurdi, un petit garçon de 3 ans, est mort noyé sur la plage de Bodrum, en Turquie. Deux embarcations ont fait naufrage. À bord de l’une d’elle, une mère et ses deux jeunes enfants en route vers l’espoir d’une vie meilleure. Ils quittaient Kobani, ville kurde de la frontière syrio-turque et tristement célèbre pour le conflit violant contre Daesh.
La détresse vers l’horreur.
Les deux bateaux sont partis, dans la nuit, de Bodrum. Les familles pensaient rejoindre l’île grecque de Kos, une des grandes portes de l’espoir d’une vie plus sûr et plus généreuse en Europe. L’Europe, elle, est frappée d’effroi et se perd dans les contradictions à la vue des photos parues ce matin. Ces photos d’un enfant mort gisant sur la plage et recueilli par les gendarmes Turques.
Cet enfant, chaque parent retient un cri de douleur en passant que cela pourrait être le sien. Certains, dans le monde, n’ont pas la chance d’être nés du bon côté. Ils subissent l’orgueil avide de dirigeants obscurs qui tuent, pillent, violent au nom de leur volonté d’imposer leurs points de vues obscurantistes. Toujours le même motif : nous chassons le démon, notre vision est la lumière. Et, au nom de cette lumière, on déploie l’insoutenable, l’invivable. On dit sauver un peuple et c’est le peuple qui se sauve.
Sauve qui peut. Fuir les massacres et les rackets. Partir pour un rêve, une autre idée d’un monde différent. Mais ce monde a des portes fermées. Ce monde se réfugie sur lui-même au nom d’un « on ne peut accueillir toute la misère du monde ».
Mais la misère commence quand on ne peut plus accueillir. La misère, commence quand on rejette au nom de la protection. On crée des murs, des lois et des frontières que l’on veut défendre au nom d’une croyance. On rentre en guerre pour ne pas accepter l’autre et l’éloigner de nos angoisses. Alors, certains fuient, simplement pour vivre ailleurs. Et, ils meurent, affamés devant une porte de frigo désespérément fermée, parce que ceux qui ont le vendre plein, ont peur de manquer.