Vins malgaches : crie d’alarme des producteurs.

Vins Madagascar
Un Consortium de Vitiviniculture Malagasy a été créé dans le but de développer la filière viticole et vinicole. Il dénonce l’existence des opportunistes qui introduisent des vins importés à prix cassés au détriment des fabricants de vins locaux.

La filière vitivinicole n’arrive pas à émerger totalement à Madagascar. En effet, selon eux, la concurrence déloyale règne. « Les vins du terroir sont fortement concurrencés par des vins importés de Chili, de l’Afrique du Sud et de l’Argentin. Les prix de vente de ces produits importés sur le marché local sont nettement moins chers que notre coût de revient », a déploré Isabelle Rakotozafy, Œnologue et fondatrice du Consortium Vitivinicole Malagasy. Ce Consortium regroupe notamment les acteurs de la filière travaillant sur toutes les chaînes de valeur allant de la plantation de vigne, de la collecte, du transport en passant par la transformation en vins et leur commercialisation.

Des opportunistes dans la filière.

« On se demande si ces vins importés sont de la qualité ou de la contrefaçon compte tenu de leurs prix dérisoires affichés sur le marché local. Mais une chose dont on est sûr, il y a des opportunistes qui risquent de freiner le développement de la filière vitivinicole dans la Grande île », a-t-elle évoqué. Au niveau de la viticulture ou la culture de vigne proprement dite pour produire du raisin, les viticulteurs se contentent toujours de la culture de rente. « Il devait y avoir une amélioration de la technologie de production afin d’obtenir une meilleure qualité du vin fabriqué. D’où, la nécessité d’un coup de pouce de la part de l’Etat en vue de promouvoir les actions de Recherche et Développement en la matière, et ce, au profit de toute la filière qui s’annonce porteuse », a-t-elle précisé. Notons que plusieurs régions dans toute l’île sont favorables à la culture de vigne. On peut citer, entre autres, la région d’Ihosy et de Tampoketsa. Et parlant de raisin de table, on peut effectuer deux saisons de plantation en une année. Cette fondatrice du Consortium de Vitiviniculture Malagasy a également évoqué que l’histoire de la vitiviniculture à Madagascar date de 150 ans. Une valorisation est de mise afin de créer un autre produit servant à attirer les touristes à venir à Madagascar.

Une amélioration organoleptique s’impose.

Au niveau des acteurs opérant dans la filière vitiviniculture, « on n’a pas encore la même vision pour le développement de la filière malgré le fait que nous sommes tous passionnés par ce métier. La mise en place d’un Consortium de Vitiviniculture Malagasy a été déjà un pas en avant pour assurer la commercialisation de nos produits. Mais au niveau de la culture de la vigne, une vision d’ensemble s’impose pour développer les cépages hybrides. Il faut également assurer leurs améliorations organoleptiques », a suggéré cette œnologue. L’objectif consiste à garder la spécificité des vins malagasy tout en améliorant leur qualité. En fait, « on peut jouer sur notre avantage comparatif car les vins malgaches peuvent devenir des vins de collection dans le monde compte tenu de notre spécificité. On ne demande ainsi que le coup de pouce de l’Etat pour financer les actions en matière de Recherche et Développement dans le but de promouvoir cette filière juteuse », a-t-elle enchaîné.

Une vente en baisse de 30%.

Par ailleurs, le Consortium de Vitiviniculture Malagasy recommande à l’Etat de favoriser l’industrie nationale face à ces importations sauvages de vins. Ainsi, il réclame la baisse de la TVA des produits de consommation courante, à l’instar des autres industriels nationaux tout en demandant la hausse des taxes d’importation de vins importés. En effet, « la vente de vins malgaches a connu une baisse de l’ordre de 30% en raison de cette concurrence déloyale, sans oublier les retombées économiques négatives de ces cinq années de crise dans le pays », a conclu Isabelle Rakotozafy.

En dépit de tout cela, les producteurs ne perdent pas espoir car ils trouvent un réel épanouissement pour développer cette filière porteuse, d’après leurs dires.

 

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